Enfances
Leurs grosses pattes m’assaillent
Et pour qu’on me lâche… je braille,
Le nez collé au siège haut si haut,
Un pied sur le barreau,
Un genou plié brassant l’air !
Ils sont tous là à braire
Stupides, les bras ballants.
Je prends mon élan !
Pleine d’espoir,
Pour la gloire…
Je me hisse
Et glisse !
Leurs rires gras me raillent !
Entre mes quenottes, un brin de paille :
Trophée de tabouret !
Je les hais !
Sur le carrelage ;
C’est de mon âge !
Je m’affale et m’étale
Comme une pâte à tarte et j’ai mal.
Ce sont des géants,
Des dévoreurs d’enfants !
Au loup ! au loup !
A l’assaut de mon cou,
Des gueules béantes !
Je sens langues outrageantes
Et souffles chauds.
C’en est trop !
Sous la touffe humide
De leurs aisselles fétides,
Ils m’étouffent d’areu bouzou bouzou .
Postillonne un bisou mou
Sur mon front de terreur.
Ce ne sont que des adultes qui m’écœurent.
Ouf ! un sale mauvais rêve en fait !