Henri Alleg s'est éteint mercredi 17 juillet, à l'âge de 92 ans. Ancien directeur du journal Alger républicain et militant au sein du parti communiste algérien, il fût arrêté et torturé en 1957 par les parachutistes français pour ses positions anti-colonialistes et son soutien à la lutte pour l'indépendance algérienne. Il ecrira en 1958, alors qu'il est en prison, le livre "La Question" qui sera le premier ouvrage relatant les horreurs commises par l'armée française en Algérie.
Comme le dénonce Le Canard enchainé du 24 juillet 2013 (que je n'ai lu qu'avant hier..), blackout médiatique. Personne n'a désiré rendre au hommage à ce grand bonhomme, qui fit preuve d'un courage incommensurable (au péril de sa vie), face à une armée sanguinaire et réactionnaire.
En 2000, le général Aussaresses avouera avoir expérimenté la torture en Algérie grâce aux observations des méthodes de la gestapo durant la seconde guerre mondiale...
Cela me laisse à penser que la mémoire et l'histoire sont de plus en plus sélectives. Les filtres se resserrent, afin de faire oublier aux générations futures plusieurs évenements marquants de l'Histoire, laver sont linge salle, et en même temps, zapper son devoir de mémoire...
La porte est ainsi ouverte à tous les raccourcis historiques possibles et inimaginables !!!!
Regardez les livres d'histoires de vos enfants, et amusez-vous à noter le nombre de raccourcis historiques...
Parler du décès d'Henri Alleg, ça aurait été l'occasion de mettre en avant les idées d'un grand homme, dont les convictions étaient nobles et d'avant-garde, face à une France qui n'a pas hésité à envoyer ses jeunes de 20 ans commettre des crimes odieux, dans un pays qui n'était déjà plus (et n'a jamais été) le leur...
Cette partie de l'histoire semble toujours déranger certains...
Sacha
En lien ci-dessous, un reportage diffusé par France 2 sur les évenements survenus entre 1957 et 1962.