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BD CRUCIFIX PARTIE3L

 

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 08:03

 

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Les chroniques du pied-de-biche déglingué, proposent un petit aperçu des ouvertures et des expulsions de squats les plus rocambolesques dans la région lyonnaise ces dernières années, il s'agit de légendes urbaines entendues ici et là par l'homme qui a vu l'homme qui a vu le squatteur ou l'huissier, il nous est impossible de vérifier la véracité de ses dires. Les personnages et les situations de ces récits étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Ou pas...

 

 

Le pied-de-biche déglingué, chronique deuxième.
Cible : Appartement.
Outil : Masse, Perceuse.

            Nous occupons un charmant appartement au centre ville depuis déjà plusieurs semaines, tout se passe bien jusqu’à ce que des potes en galère de logement passent nous voir. Formidable hasard l’appartement mitoyen est lui aussi inoccupé, les marques posées n’ayant pas bougé. Seul hic sa porte sur laquelle est posé trois verrous ne peut être forcée sans trace flagrante d’effractions. Pas de soucis, après un rapide sondage des murs nous tombons d’accord pour faire tomber une cloison afin de relier les deux appartements ! Deux opérations en une, on ouvre et on agrandi, c'est quand même plus sympa de vivre à plus nombreux ! Quelques coups de perceuse pour fragiliser l’ensemble, quelques coups de masse pour dégager une ouverture, un coup d’œil pour se rendre compte que le voisin avait dû partir en vacances…
            Impossible de disparaitre sans laisser de trace un huissier était passer la veille relever nos identités…
             Rentré de vacance le voisin n'a pas voulu d'un arrangement à l'amiable...

Lexique :

- Repères, marques : Allumettes, bout de papier, placés par les squatteurs dans l'entrebâillement d'une porte afin de s'assurer que personne ne l'a ouverte.

- Masse : Jouet.

- Huissier : Gros ......... ( insulte à caractère homophobe) !

 

 


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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 18:08

 

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A la parution du journal le Monde du jeudi 24 juillet dernier, plus d’un a dû penser « Ca y est, il n’y a plus de presse en France ». En véritable détonateur, à défaut de faire des émules, le titre restera longtemps ancrée dans les mémoires. « Contre la banalisation de l’antisémitisme » s'appelle l’encart non signé qui nous invite par ailleurs à aller lire la page 8 visiblement pas du même auteur, pour comprendre par A plus B pourquoi, en France , personne n’a le droit de critiquer les agissements d’Israël, même et peut être même surtout lorsque ce dernier assassine des gens sans qu’aucun membre de la communauté internationale n’y trouve à redire. 

La solution est pourtant simple : « il suffirait que, le conseil de sécurité, l’ONU ne soit pas l’unique référent dans cette affaire qui concerne tout le monde afin que l’assemblée onusienne, par vote à égalité ait son mot à dire » s’exprimait Patrick le Hyaric le 25 juillet 2014 dernier lors de la commémoration du discours de Vaise (69) par Jean Jaurès. 

A un appel à la Paix succède un autre appel à la Paix. Cent ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé.

 Directeur du journal l’Humanité, Patrick le Hyaric nous  le montre en tous cas et fait la preuve par deux que en ces temps où la bêtise humaine repousse comme une mauvaise herbe que les communistes, ceux de la résistance sont toujours là. Jusqu’ici on les trouvait parfois trop marqués, souvent désuets, portant un des grands noms de la Presse française, l’Humanité comme un fardeau qui n’en finissait plus de se plaindre d’un monde sur lequel il n’avait plus de prise. 

Il faut dire qu’ils ont su être trop indulgents à une époque, avec les turpitudes du stakhanovisme et du stalisnisme bienfaisant, entraînant nos intellectuels de renom à aller voir par eux même ce qui allait être la nouvelle grandeur du monde une fois les derniers prisonniers des camps de Sibérie et d’Ukraine complètement éteints.

C’était, à l’époque, le grand lieu de villégiature des penseurs modernes tout épris d'amour du prochain et de partage des richesses. 

En ces temps que l’on pensait être des Temps de renouveau (c’est faux , du moins pas en ces temps de barbarie), on pensait très haut et très fort que des deux causes de l’horreur, la première étant la barbarie nazi, l’autre le collectivisme, la première était condamnable, la deuxième tolérable, voire pour certains presque louable en soi car pour une noble cause, et de toutes façons seulement provisoire, juste le temps pour que l’on mette en place le paradis sur terre.

Albert Camus dénonça ce trait en fustigeant Merleau-Ponty, de sa plume acerbe, ce philosophe qui en un temps s’était fait sophiste.On oubliait alors que la Fin, lorsqu’elle est véritablement noble ne justifie pas d’autre moyen que des moyens tout aussi nobles. Que d'un mal même pour un bien sort de toutes façons toujours une multiplicité de maux souvent inguérissables et d’un bien toujours un bien.

A ce propos, nous conseillons à notre lecteur de lire « la peur des barbaries » de Tzvetan Todorov. 

On y trouve tous les ingrédients qui permettent d’éviter qu’à nouveau, on retombe dans l’apologie du crime contre l’humanité.

 Or, que font nos dirigeants actuels appuyés par quelques journaleux qui sont restés fidèles  à leur poste, des «  éditocrates à deux balles » comme se plaisent à le dire certains , au sein d’une presse française entièrement dévouée à la cause d’Israël pour des raisons qui sont tout sauf humanistes  et proprement politiques, le tout sous l’égide de la grande Amérique qui dirige toutes nos pensées. Ils applaudissent à tout rompre lorsqu’Israël assassine des femmes, des enfants , des adultes palestiniens qui n'ont commis nul autre crime que de revendiquer ce qui leur appartient de droit et de fait, de par l’histoire...

Dire le contraire, ce serait oublier que bien avant la seconde guerre mondiale, David Ben Gourion préparait déjà le terrain et l’expropriation des terres palestiniennes par la colonisation. 

Que les massacres de millions d’individus d’origine judaïque, sous couvert, rappelons le, encore une fois, de la France, fut une belle occasion de précipiter les choses , comme, si mûs par on ne sait quelle croyance religieuse extrêmiste prenant sa source dans des textes anciens, certains avaient prémédité ces événements afin, au nom de qui, au nom de quoi, de retrouver cette fameuse « terre promise » tant racontée. 

C’était oublier que les palestiniens eux aussi ont leur terre promise, que cette dernière est extensible à l’infini car dotée de pouvoirs magiques, que toute chose n’a de « promise » le nom qu’à condition d’apporter des fruits sans cesse renouvellés à tout le monde sans exception. Tout sauf la mort et le désespoir…(1100 morts à Gaza ce jour, 29 juillet 2014).

Que la vraie vocation de l’église d’Israël est de tendre vers l’universalité et pas vers les bombes…

Que cet Israël là n’est pas d’accord avec le journal le Monde lorsque ce dernier publie dans sa première page, le lendemain de massacres qui coûtèrent la vie à de nombreux enfants une diatribe contre la montée de l’antisémitisme en France sans même daigner évoquer les enfants palestiniens qui sont morts, sans même signer, renvoyant le lecteur à un malheureux article, sombre dépêche de l’AFP à peine dépouillée en page 8 agrémentée de deux ou trois phrases de commentaire non engagées.

Que sont nos journalistes devenus?

 Les vrais ont déserté les grands journaux qui firent le fleuron de la presse écrite française celle là même qui construisit la république sous une glorieuse III ème, ils sont aujourd’hui dans la presse alternative, celle que l’on se doit pour s’informer réellement et garder un esprit critique d’aller chercher sur internet ou dans les journaux tirés à la va vite sur quelque imprimante associative, dans un vieux local désaffecté.

Ces gens là savent, eux, que la vraie République n’est pas celle des antidreyfusards qui depuis la fameuse affaire finalement réglée par un article de presse, celui d’Emile Zola, mais aussi par beaucoup d’activisme, dont celui de Jaurès, (Zola avait quand même attendu longtemps et le dernier moment pour publier son article J’accuse).

Celle de ceux qui aiment la vraie France qui est ouverte, colorée, métissée, multiculturelle, sans prosélytisme religieux, cette dernière s’entendant , dans un Etat laïque,  comme un pur produit de culture source de richesse.

Si une France dreyfusarde il y eut un jour elle existe toujours, et c’est à elle , après avoir supprimé le bon grain de l’ivraie de régner sur notre hexagone natal ou pas.

Celle là ne fustige pas uniquement les antisémites, elle est aussi contre les antiafricanistes et contre les arabophobes, et elle agit en fonction.

Ayant grandi aux sons des  chansons populaires de Cheb Khaled et manifesté plus d’une fois en faveur de la Palestine, compris que l’intégrisme musulman n’est qu’un avatar minoritaire dû à la colonisation et à la post colonisation , elle a compris les mécanismes par lesquels se joue la multiculturalité et la tolérance comme le voulurent les auteurs de la déclaration de 1789 sous la Révolution française. 

Là était la vraie république, celle que nous avons perdue et qui se maintient aujourd’hui sous terre attendant désespérement de revenir à la lumière, pendant que subtilement le monstre qui gouverne le monde joue avec notre culpabilité d’anciens collaborateurs pour écraser tout un peuple sous le joug oppresseur.

Pour en revenir à la régularisation du conflit, P.Le Hyaric a raison lorsqu’il évoque la nécessité de faire intervenir l’assemblée de l’ONU toute entière . Nous l’approuvons. 

Voilà qui aurait le mérite de remettre les pendules à l’heure et de faire revenir l’esprit de Bandoeng en 1955, celui du non alignement. 

Car pourquoi s’aligner sur des bourreaux ? 

Après tout, ce procès que l’on a fait à Israël et à ses soutiens est lui aussi un procès contre la colonisation. Il a raison, le directeur de l'Huma d’évoquer les 1000 et une façons de citer Jaurès. 

Et le même P.le Hyaric, dans son discours de Vaise du 25 juillet 2014, en hommage à Jaurès, sous la même plaque, à l’entrée de la même salle a raison de nous parler du rôle et même du devoir de la France dans le processus de paix dans le monde : « Pourtant, un monde de coopération et d’entente mutuelle , peut éclore du phénomène de mondialisation qui rapproche les peuples autant qu’il les éloigne. Il est de notre rôle, de notre devoir, d’engager urgemment l’humanité sur cette vois de concorde mais pas seulement : dans la voie d’un monde commun dans la paix, un monde de partage : partage des avoirs, partage des savoirs, partage des pouvoirs ». 

 Et d’ajouter juste avant un concert de rock prévu pour l’occasion : « il faut une nouvelle organisation internationale qui remette la Paix au goût du jour ». Cette organisation internationale, c’est l’Organisation des Etats indépendants et autonomes dont nous invitons chacun à consulter le blog suivant : http://oia2018999.blogspot.com, de même que nous invitons chacun à envisager sérieusement de participer à un rassemblement pour la mixité en France dès avril 2015. Pourquoi pas sur le plateau des Glières en Haute-Savoie ?  Il faudrait un rassemblement quasi mondial, comme pour le Larzac en 1981, lorsque nous gagnâmes, nous, la communauté internationale qui ne veut pas du fâchisme.

Noura Mebtouche

 

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 14:07

 

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Les chroniques du pied-de-biche déglingué, proposent un petit aperçu des ouvertures et des expulsions de squats les plus rocambolesques dans la région lyonnaise ces dernières années, il s'agit de légendes urbaines entendues ici et là par l'homme qui a vu l'homme qui a vu le squatteur ou l'huissier, il nous est impossible de vérifier la véracité de ses dires. Les personnages et les situations de ces récits étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Ou pas...

 

 

Le pied de biche déglingué, chronique première.

 

 

Cible : Appartement.

Outil : Pied-de-biche.

Handicap : Commissariat au rez de chaussé.

 

 

L'appart est vide, les repères n'ont pas bougé depuis des semaines, vers 2h du matin on défonce la porte avec un pied-de-biche, on rentre, on remplace le verrou et on se casse après avoir remis des marques. Le lendemain, d'un pas nonchalant après un petit apéro, on revient joyeusement sur les lieux en début d'aprèm pour vérifier que notre forfait soit bien passé inaperçu et si l'emménagement est possible, notre clé ne marche plus, le verrou a été changé, mais les marques n'ont pas bougé, incompréhension... Légèrement éméchés on commence à s'énerver et à tataner la porte de grands coups de latte, le pied-de-biche réapparaît et la porte fracassée une seconde fois. Un cri retentit de l'intérieur « mais c'est quoi ce bordel ! » réponse absurde « excusez nous, on est les voisins, on s'est trompé de porte... ». La menace de la confrontation se précise, on imagine déjà les

flics du rez-de-chaussée crapahuter dans l'escalier, la porte souvre...
Pendant la nuit, des squatteurs habitants dans l'immeuble d'à côté ont creusé le mur mitoyen, occupé l'appartement et placé un nouveau verrou, saloperie de squatteur !

 

 

 

Lexique :

 

 

- Repères, marques : Allumettes, bout de papier, placés par les squatteurs dans l’entrebâillement d'une porte afin de s'assurer que personne ne l'a ouverte.


- Pied-de-biche : Appelé aussi gigot de la maman de Bambi.


- Flic : Espèce de gros cochon au pelage bleu, origine inconnue.


- Huissier : Furoncle rouge tirant sur le vert et plein de pue.

 

 

Alcinte Phileste

 


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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 09:54

J'étais en train de dessiner la tête de mon conseiller Pôle-Emploi handicapé moteur

Quand je m'aperçus que j'avais dessiné Hollande

Alors j'ai essayé de dessiner Hollande comme ça, délibérément

Mais au bout du crâne chauve j'avais dessiné Eric Woerth

N'écoutant que mon courage, et comme le conseiller handicapé continuait à essayer de faire marcher son kit de reconnaissance vocale

J'ai essayé un Eric Woerth bien franc et bien mal rasé

 

Le résultat : un bâtard d'E.T. et de Valéry Giscard d'Estaing

 

Première conclusion : les belles créations surgissent toujours à l'improviste

Deuxième conclusion : V.G.E. ne s'est pas seulement tapé Lady Di il lui a aussi fait un enfant

Troisième conclusion : les lecteurs de FOUTOU'ART ne sauront jamais combien ils ont de la chance que je ne sois ici

Que poète

Et pas dessinateur

 

Dr. Stro

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 09:43

                                                                     La Différence   

    Tout ça a commencé par un léger louvoiement du bateau. En général, cet espèce de tangage qui vous met l'estomac à quelques centimètres de sa place habituelle se produit après la pause-repas, quand on est au début de la digestion et qu'il faut quand même envoyer, mais là, le rush avait été particulièrement usant pour tout le monde de ce côté-ci de la barrière — de ce côté-ci de la barrière c'est à dire au poste Fish, Chicken et Nuggets, et pour tout le monde, c'est-à-dire moi, Mawie, Mélanie et Moha. Pas tellement parce qu'on avait battu des records de vente, mais parce que le nouveau directeur avait passé deux heures sur notre dos à contrôler chaque geste, chaque parole échangée, chaque procédure. Eh, c'est pas toi qui redemandes des nuggets. Eh, là, tu dois lancer les produits pas deux, maximum. Dis, pourquoi tu as huit filets de poisson dans ton tiroir ? Regarde la feuille de niveau, c'est six.
    Etc, etc. Il faut savoir, pour ceux qui n'ont jamais travaillé pour une grande chaîne de fast-food, que chaque geste, chaque ordre donné, chaque attitude corporelle en cuisine sont rigoureusement planifiés selon des procédures valables à Lyon, Paris, Bruxelles, Houston, Vladivostok, Tombouctou, à Bombay je ne sais pas, là-bas il n'y a pas de burgers au bœuf. Enfin bref nous sommes les zombies de la procédure, et malheur à celui qui fait frire cinq filets de poulet si l'ordinateur en a prévu quatre. Ce qui serait valable dans un monde où il n'y a pas de variation d'afflux de clientèle, pas de machines en panne, et pas d'absentéisme au boulot. Ce jour-là, par exemple, on aurait dû être cinq, on était quatre, et on remplaçait tour-à-tour le membre fantôme en sprintant sans arrêt, pour qu'il n'y ait pas trop d'attente devant. L'ancien directeur, un vieux Gray Cooper obsédé par la mode, fermait en général les yeux sur nos petites entorses au règlement. C'est normal : ici, un droit coutumier veut que l'attribution des postes en cuisine ne change presque jamais, on s'en plaint, nous, les réprouvés du Fish-Chicken, mais c'est comme ça. Du coup, nous sommes assez expérimentés pour survivre quel que soit le staff et quelles que soient les machines en panne. Mais le nouveau directeur a vingt-huit ans, il a tout à prouver, et donc, procédures, procédures, c'est dur.
    Quand il a fini par descendre bouffer, vers treize heures trente, ça a été un déchaînement de professions de foi gauchistes : et comment on peut bosser dans ces conditions, et si c'est une grève qu'il cherche il va l'avoir, et tiens, une dizaine de démissions d'un coup ça va lui faire drôle. On savait que c'était une douce brise de printemps, ici personne n'est syndiqué et trois jours de grève, c'est 150 euros en moins, charges comprises. Mais un peu de vent, ça fait du bien quand on vit entre deux rangées de friteuses. C'est un peu notre façon à nous de se dire qu'on s'aime. On se fait baiser on sait qu'on se fait baiser, et la seule vaseline à notre disposition, c'est l'esprit de classe, camarade.
    Mais voilà qu'un con a fait dériver la conversation sur le mariage gay. Je dis un con, parce que je crois bien que c'était moi. On avait l'esprit complètement échauffé, et voilà que je lance ce sujet impossible pour Moha. Moha, c'est un mec ouvert, cultivé, il fait des études de gestion mais il a tâté à tous les genres de philosophie et de littérature, j'ai déjà parlé d'Averroès et de Victor Hugo avec lui, et pour rien gâcher, c'est un excellent pianiste classique. Mais il y a cette grande plaque de plexiglas entre nous, qui s'appelle Dieu. De part et d'autre de cette plaque, on se voit bouger, on suit les mouvements de lèvres de l'autre, on arrive à entendre quelques mots, mais pour se comprendre pour l'essentiel, tintin. Et nous voilà tous à nous hurler dessus, à nous jeter notre mauvaise foi à la gueule, à passer dans le suraigu avec des arguments d'autorité.
   - Le mariage, ça a une origine religieuse ! C'est un truc sacré ! La preuve, en France, 90 % des mariages sont religieux, le reste, c'est du PACS !
   -  Tu peux pas dire ça ! En occident, le mariage est un sacrement depuis le douzième, pas avant ! C'est un contrat économique entre deux familles, à la base !
   
    Aucun de nous n'avait de chiffres ou de date précise en tête. Mais on gueulait, on gueulait, et si on nous avait pas pressés un peu côté comptoir, ça se serait terminé aux mains.
    Dans ces cas-là, j'ai tendance à entendre des machines imaginaires creuser les tranchées du prochain camp de concentration. Et ça peut me durer des heures, ces conneries-là.

*

    Ben m'a aussi fait cet effet, une fois.
    Ben est un ancien éboueur passé dans le fast-food après un plan social. Ça ne s'est pas trop mal goupillé pour lui, le sous-directeur de notre restaurant est son ami d'enfance. Il a donc eu un contrat à trente-cinq heures d'entrée de jeu, ce qui est un privilège exceptionnel quand on n'est pas COTOREP, et il a eu un planning comparable à celui qu'il avait avant, 5h-17h, du mardi au samedi. Il a gardé des habitudes d'assimilé de la fonction publique, parle de grève trois fois par semaine, fait un peu durer ses pauses, et se livre à de petits trafics de fromage et de charcuterie dans la salle de pause.
    Ça ne le dérange pas, Ben de bosser dans une nuée de nègres et de bougnoules, il est copain avec Jo, qui est Martiniquais, il est copain avec Chris, dont les grands-parents ont vu le jour au Congo-Brazzaville, il est copain avec Moha, aussi. Mais un jour qu'on parlait politique, il m'a dit :
     - ...ben ouais, faut sauver la France mon gars, extrême-droite, moi, j'ai pas de problème pour l'assumer.
     Je lui ai désigné les autres cuistots du jour, tous nègres comme si c'était fait exprès
     - Et eux, alors ?
     - J'ai pas de problème avec eux.
   
    Et ça s'passe comme ça, dans la restauration rapide : tout le monde a quelque chose à régler avec le Capital, mais c'est plus facile d'aller taper sur les minorités visibles ou non. En salle de pause, la télé beugle quelque chose sur la délinquance en France, on tape sur les Arabes. Moha descend avec son plateau, silence, puis quelqu'un en remet sur les Juifs. Badis fait son apparition, circoncis en son huitième jour. Difficulté intellectuelle : papa bicot, mère youpine, avec lui on ne sait jamais s'il faut être raciste ou antisémite. Qu'est-ce qu'il reste ? Bah, allez, les Arméniens. Mais voilà qu'Elsa. Merde. Elsa a un nom à consonance arménienne, bien qu'elle n'ait aucune origine arménienne, je le sais, mais je ferme ma gueule. Va pour les cas sociaux, alors ? Ouais. Sauf que là, arrive Joséphine, qui a intégré l'entreprise quasiment analphabète. Pendant cinq secondes, on n'entend plus que le bruit des mâchoires, et la télé, mais personne ne l'écoute plus vraiment. Et puis soudain, une petite voix formule la solution :
    - Vous avez vu les Roumains à l'arrêt de métro ?

    Les Roms, c'est vraiment du caviar pour les petits réflexes de pensée rétrogrades : il n'y en a pas dans l'équipe, ils ne risquent pas de s'intégrer, la communauté black-blanc-beur se reforme et se passe en toute amitié le bâton pour leur taper dessus.

*

    Moha, sunnite outé, et Mélanie, lesbienne pratiquante, étaient potes, ils le sont restés. Ben pense bien que l'immigration est un fléau, sauf pour tous les Arabes et les Noirs qu'il connaît. Et moi, je reste ridicule avec mes effarements de vierge gauchiste bien-pensante qui voit des miradors partout. Et je sais que personne ici n'ira casser du pédé le samedi soir, ou participer à une ratonnade. Mais il y a un contexte, un blabla ambiant, un bourdonnement généralisé et de plus en plus banal où des éditorialistes, polémistes, ministres, illusionnistes ultra-médiatisés répètent en prime time qu'on ne leur donne jamais la parole, et que les discours angéliques des bobos de gauche, ça va bien.
    Et en bout de chaîne alimentaire, l'isoloir. 
    Alors les bobos bien-pensants ça nous fait tous rire, mais le langage a beaucoup plus d'influence que le réel sur les pensées et les bulletins de vote.
    Entre nous et Auschwitz, il n'y a plus qu'une fine couche de bobos de gauche.


Dr. Stro


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Evénements

Nous participons à l'exposition Love and Peace, organisée par le mouvement Respublica, à la galerie l'Antre de monde (40, rue Estelle, escalier du Cours Julien, Marseille), jusqu'au 31 janvier.

Le vernissage aura lieu le samedi 10 janvier à partir de 19 h.

 

 

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